Liberté d’expression et catholicisme (Christine PEDOTTI)

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Quelques mots à propos de la conférence de Christine Pedotti

Ni partir, ni se taire

 « Ni partir, ni se taire » est la devise de la Conférence Catholique des Baptisé-e-s francophones, fondée en 2009 en réponse à des propos sexistes du cardinal Vingt-Trois. Le 15 octobre 2015, Christine Pedotti, membre fondateur de la Conférence, mais aussi catéchète, écrivain, éditorialiste à Témoignage chrétien, avait la charge dans le cadre de Racines et chemins, d’un débat à Belfort sur la Liberté d’expression dans le catholicisme. Cette liberté valorisée dans la société a bien du mal à s’exercer dans l’Eglise ! L’institution catholique a lutté pendant des siècles pour s’affranchir des pouvoirs temporels laïcs et il en demeure une grande méfiance envers les laïcs. Les femmes en sont tout particulièrement victimes puisque dans ce reliquat de société patriarcale, elles ne peuvent pas être clercs. Le sensus fidei (sens de la foi des fidèles) reste sous l’autorité des « pasteurs sacrés ». Cela ne peut plus fonctionner dans un monde où les savoirs se sont répandus. On ne peut plus envisager un concile avec un déficit de représentativité comme à Vatican II. Les questionnaires diffusés avant les synodes sur la famille de 2014 et 2015 sont une tentative intéressante pour recueillir des avis, mais ont-ils été assez largement diffusés ? Pourquoi la conférence des évêques à Lourdes en 2014 n’en a-t-elle pas parlé ? Il faut pourtant institutionnaliser l’expression de la diversité dans l’Eglise catholique romaine, le pape restant le symbole de l’unité. Le christianisme a une bonne nouvelle pour le monde, celle de la liberté que donnent l’amour de Dieu et son incarnation. Les Eglises doivent apprendre à aimer la diversité et à la laisser s’exprimer, tant en interne qu’entre elles et dans le monde pour ne pas disqualifier la Parole.

Des solutions pourraient venir de la distinction entre magistère et ministère (deux termes antinomiques !), de l’accès des femmes au diaconat et au cardinalat dans un premier temps, de l’abandon de parties du dogme tombées en désuétude, d’une nouvelle réflexion sur la théologie du mariage, d’une  régionalisation des prises de position par continents… Voilà bien du pain sur la planche !

Marie-Christine Michau

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